Guichet de banque, attente. Un garçonnet se précipite à la table de jeu, suivi par sa mère. Elle pousse devant elle un gros ventre prometteur.
Dans la file, une dame très petite, la tête de guingois. Il émane d’elle une bulle rose. Son corps menu tremble dans ses vêtements blancs, ses cheveux blancs. Ma mère tremblait pareil, tenaillée par le démon parkinsonien. La petite dame tend difficilement le menton vers le haut pour atteindre l’arête du guichet derrière lequel est assis l’employé. Lui, en revanche, a une aura tendue, bleu électrique. Ses yeux noirs, Ses cheveux noirs, son costume noir tremblent, de la jambe invisible qu’il secoue sous son siège.
Deux agitations se font face. Désarroi contre impatience.
Nos aînés sont bien vulnérables dans ce monde qui leur échappe. Leurs auras fléchissent, se fragmentent, clignotent pour signaler leur fragilité. Leurs corps se concentrent autour d’un vide prêt à les accueillir.